Bonjour.
Me voici de retour pour une chronique sur un roman un peu particulier. Il m’a été conseillé par une copine qui ne lis pas DU TOUT le même genre de livre que moi. Mais j’avoue qu’elle m’a intriguée en me disant qu’il fallait le lire sans chercher à savoir qui était le véritable auteur, puis d’aller chercher la réponse.
J’ai ce roman dans ma PAL depuis le mois de décembre. Mais je l’ai gardé précieusement pour février vu qu’il ne fait que 175 pages et qu’il était donc parfait pour le challenge de ce mois ci qui consiste à lire des romans courts ou des nouvelles. (D’ailleurs, j’ai un autre roman court, prété par la meme copine qui attend son tour d’etre lu)
Sans plus attendre, la couverture et le résumé:
Une histoire d’amour et de haine, inspirée de faits réels, forte en rebondissements, bluffante et captivante, où la vérité n’est jamais là où on l’attend. Aux assises, un homme écope de vingt-deux ans de prison pour le meurtre d’une mère et de sa fille. Zarkane, l’œil noir et sec, contemple, sans le moindre signe d’émotion, ceux qui viennent de le condamner. Une descente aux enfers qui l’amène à dérouler le fil de sa vie qui débute dans une caravane, dans un camp gitan du Sud de la France, puis dans une famille d’adoption avant que Fernand, le parrain de la Côte d’Azur, ne décide de prendre Zarkane sous son aile, pour en faire un caïd et un homme riche. Une vie noire et violente que cet homme étonnant et envoûtant va abandonner pour ne plus se consacrer qu’à la peinture et à l’amour. Un bonheur qui ne durera pas : les tarots de Mamma Lisa l’avaient prédit. La Cellule de Zarkane est le premier roman de Joseph Lubsky, un ancien détenu qui a passé une partie de sa vie en prison pour un crime qu’il dit ne pas avoir commis.
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Ce roman n’a rien à voir avec les livres que je lis d’habitude. Vraiment rien. J’ai d’ailleurs eu un peu de mal à le lire. Littéralement. Les premières pages m’ont semblé durer des heures et j’ai mis un bon moment à trouver mon rythme.
Le style de l’auteur est surprenant. Des phrases courtes, qui s’enchainent comme des idées posées en vrac. C’est très factuel, à des années lumières des romances dont je me gave ces derniers temps.
Ce roman est a à la fois dérangeant et fascinant. On oscille entre la compassion et l’idée que non, on ne tombera pas dans le piège des jurés des premières pages. On suit l’histoire de Kéma, petit gitan qui deviendra Zarkane (le pourquoi de ce surnom est un exemple de la beauté et de la poésie de ce roman). On avance avec lui dans cette vie qui le ramène encore et toujours dans ses zones d’ombres. On le voit grandir devenir un homme, avancer encore et toujours, tomber, se relever et retomber encore. Son expiation, son chemin de croix semble interminable. Et pour qui? Pourquoi? Il ne le sait pas lui même.
Une autre chose toute bete qui m’a troublée, c’est que Zarkane est né la meme année que mes parents, et qu’une partie de l’histoire se déroule à Chicago, un quartier de Toulon où mon frère a vécu.
C’est à la fois rafraichissant et déstabilisant de connaitre les lieux de l’histoire. Alors qu’on avançait dans le temps, je n’arretais pas de me dire « A ce moment là, mes parents avaient tel age, leur vie à eux, c’était quoi? »
Les evenements s’enchainent sans pause et sans fratcure. Tout est lisse, tout glisse. On va de révélation en révélation. Alors qu’on pense avoir comprit, on tombe de haut, nous aussi et j’ai souris.. oui j’ai souris. Mais pas parce que c’est drole (quoi qu’il y a des passages marrants) mais parce que c’est beau. C’est poétique, c’est touchant, c’est poignant. C’est une magnifique histoire, qui vous force à repousser certaines limites. On se dit « Et si c’était quelqu’un que je connais? » Comment réagirait on? Peut on tout pardonner? Doit on tout pardonner? Comment un petit garçon qui a commencé dans la vie avec une mauvaise main peut grandir et s’épanouir, renverser la donne et remporter la mise? Peut on sortir indemne de ses erreurs, des ses fautes?
Lorsque j’ai eu terminé le roman, complètement chamboulée par cette petit histoire si belle, je suis allée voir qui était vraiment l’auteur. Et comme me l’avait prédit ma copine, le roman prend une dimension encore plus magique. Je n’aurai jamais pensé que c’était cette personne derrière ces mots si beaux, si doux et forts à la fois. Derrière ces personnages tout en contraste,tout en force et en faiblesse….. En tout cas, je ne peux que saluer son talent.
Pour finir, une petite citation qui m’a particulièrement touchée.. alors que Zarkane essaye de reconstruire sa vie:
« Le souvenir d’une peau qu’une autre peau efface, et que le temps qui reste arrache au temps qui passe. »
Avec ses 175 pages tout en poésie, ce roman entre dans mon challenge:
Fan de MM et plus particulièrement des single dads (ça marche aussi avec les oncles, les grands frères etc…) , des MMM et d’Urban Fantasy.